Ils ont souvent critiqué le Sénat avec verve. Désormais, ils l’investissent. Les 10 élus d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) vont se retrouver en bande dans les fauteuils moelleux du Sénat. En attendant mieux. Car ils espèrent à présent la constitution d’un groupe officiel. La limite est fixée à 15 élus, mais en négociant avec le nouveau groupe fort de la Chambre haute, le PS, ils comptent bien obtenir gain de cause.
La négociation, c'est déjà ce qui a mené Jean-Vincent Placé et les autres à passer de 3 à 10 sièges dimanche. Après nombre de tractations, EE-LV avait emporté des places en position éligible sur les listes de gauche. «On a montré qu'en étant unis dans la diversité, on pouvait gagner»,explique le néosénateur de l'Essonne, qui espère bien prendre la direction du futur groupe. Au-delà de l'union, les écologistes ont profité des divisions de la droite. C'est le cas dans le Morbihan, où Joël Labbé, en troisième position sur la liste de gauche, a été élu contre toute attente, et même toute logique, dans un département à droite depuis l'après-guerre.
Les profils des nouveaux sénateurs vont trancher dans le décor suranné du Palais du Luxembourg. La bande d'élus apporte diversité et parité (5 femmes et 5 hommes) dans un Sénat qui a reculé sur la question, dimanche, avec seulement 49 femmes élues (sur un total de 170). Leïla Aïchi, nouvelle sénatrice à Paris, revendique cette fraîcheur : «Certains d'entre nous, comme André Gattolin ou moi-même, sommes issus de