En politique comme au football, seul le résultat compte. Tout le reste finit plus ou moins par s’oublier. On se souviendra donc que c’est sous la présidence de Nicolas Sarkozy que la gauche a remporté une victoire historique au Sénat. Pour le chef de l’Etat, cette déroute électorale est un désastre politique majeur. Le symbole de la déliquescence de son pouvoir. Où le «banni» Pierre Charon l’a emporté à Paris, tandis que l’amie de toujours, Isabelle Balkany, perdait dans les Hauts-de-Seine.
Besogneuses. La grande force de Nicolas Sarkozy a toujours été de pratiquer un art dépouillé de la politique, combiné à un certain génie tactique en campagne : adhésion à sa personne, quelques idées chocs compréhensibles par le plus grand nombre (la sécurité, «travailler plus pour gagner plus»), des résultats à brandir et, par-dessus tout, une parfaite maîtrise du rapport de force pour mettre au pas son camp derrière lui. De tout cela, il ne reste rien. Malgré de besogneuses opérations dites de «représidentialisation» et des succès comme en Libye, les sondages restent au plus bas. En raison de la crise, mais pas seulement : aucun cap, aucune ligne d'action, aucune idée directrice ne se dégage clairement. Côté résultats, la montée permanente du chômage éclipse tout le reste. Enfin, l'autorité du président de la République sur la droite est sapée. Elle l'était avant la perte du Sénat. Elle va l'être davantage encore durant les sept mois à venir.
Quant au climat d’aff