La conversation se déroule dimanche soir, à peine le champagne débouché pour fêter la prise du Sénat par la gauche. «Je vous fiche mon billet que dans les trois jours, vous allez entendre une sacrée ode au cumul des mandats, s'amuse un député et maire socialiste. Ceux qui entrent au Luxembourg vont nous chanter sur tous les tons qu'on n'aurait pas pu faire la bascule sans leurs doubles casquettes…» Dans la dernière ligne droite, le non-cumul des mandats pourrait donc s'inviter dans la primaire, dont le deuxième débat se tient aujourd'hui à 18 heures sur iTélé, LCP et Europe 1.
En théorie, tous les candidats à l'investiture sont sur la même longueur d'ondes : au Sénat comme à l'Assemblée nationale, on interdit la possibilité de détenir un mandat parlementaire en même temps qu'un mandat exécutif local. Les militants socialistes ont validé la mesure à 71% lors du référendum interne de l'automne 2009 et le projet du PS pour 2012 l'inscrit à l'ordre du jour. «Cela marque notre détermination à, demain, diversifier les élites et donc changer le visage de la France, souligne Benoît Hamon, le porte-parole du PS. Ne pas prendre des engagements clairs sur ce point aujourd'hui, c'est reproduire la gauche des années 80.»
Dos-à-dos. Mais dans les faits, les méthodes pour atteindre cet objectif diffèrent d'une écurie à l'autre. Et les procès d'intention sont légion. Ségolène Royal, qui a renoncé à son mandat de député des Deux-Sèvres pour