«Donnez-moi dix hommes sûrs et je tiens l'Etat», fanfaronnait Bonaparte. Personne n'a mieux traduit la formule du futur empereur que Nicolas Sarkozy. Loin de l'Etat-RPR ou de la captation du pouvoir par un grand corps, le Président a mis en place un système inédit fondé sur l'installation de personnages clés à des postes essentiels. Des hommes à lui, sûrs, parfois des amis d'enfance.
C’est une poignée de fidèles qui ont été investis de missions essentielles dès 2007 : à la tête de la police ou des services secrets, dans la justice ou la préfectorale. Des hommes tenant parfois davantage leur légitimité de l’onction du chef que de leur parcours professionnel. Des «hommes du Président», bien souvent venus des Hauts-de-Seine et entièrement dévoués à Nicolas Sarkozy.
Mais ce rempart, qui devait garantir la protection et l’avenir du Président, est en train de voler en éclats sous les assauts d’autres magistrats, moins inféodés. Les fameux hommes de confiance sont successivement mis en examen. A sept mois de l’échéance présidentielle, sans ses «gros bras», le roi n’a jamais paru aussi nu.
Les policiers et les préfets
Le «Squale» et l’ami d’enfance
En quittant le ministère de l'Intérieur en 2007, le candidat UMP à la présidence de la République avait verrouillé l'institution policière en plaçant des fidèles à des postes stratégiques (Libération du 27 mars 2007). Après sa prise de l'Elysée, c'est son ami d'enfance, Frédéric Péchenard, déjà promu en