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Ultimes tensions et tentations sous les ors du Sénat

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Face à une droite résignée, la présidence de la Haute Assemblée est promise, samedi, au socialiste Jean-Pierre Bel. En dépit des pressions des écologistes.
Jean-Pierre Bel le 27 septembre 2011 à Paris. (© AFP Fred Dufour)
publié le 1er octobre 2011 à 0h00

Aucun sénateur ne pensait voir ça de son vivant. Mais ce samedi, le Palais du Luxembourg va bel et bien basculer à gauche. Jean-Pierre Bel deviendra le premier président socialiste de la Chambre haute sous la Ve République. Sauf imprévu. Car les coursives du Sénat sont ainsi faites que, de tractations en coup de Trafalgar, un vote n'est jamais acquis d'avance.

Le coup de bluff de Placé

Jean-Vincent Placé a surpris tout le monde vendredi matin, y compris ses propres alliés. L'écologiste a annoncé son intention de se présenter, éventuellement, à la présidence du Sénat contre le candidat du PS, Jean-Pierre Bel. «Je l'ai découvert dans la presse, a réagi Pascal Durand, le numéro 2 d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV). Je pensais qu'on votait Bel dès le premier tour.»

Les dix sénateurs d'EE-LV avaient jusque-là claironné leur soutien à Bel. Placé se défend de son côté d'avoir avancé sa candidature pour négocier une présidence de commission. Pour un autre sénateur vert, le deal semble évident : «Jean-Vincent a mis sa candidature dans la balance parce que cela doit traîner avec le PS sur la commission et la vice-présidence du Sénat qu'on leur a demandées.» Mais Placé n'en démord pas, seul un esprit de réforme l'anime : «Je veux participer à rénover la vie démocratique du Sénat. J'ai découvert qu'il n'y a pas de speech des candidats à la présidence du Sénat avant le vote. Mais après. C'est incroyable. Il parle une fois élu et to