Menu
Libération

Alain Juppé en ruse campagne

Article réservé aux abonnés
Le ministre des Affaires étrangères soutient le Président, tout en laissant planer le doute sur sa candidature.
publié le 3 octobre 2011 à 0h00

Ce message, répété à l’envi, est ravageur pour le chef de l’Etat. Si Nicolas Sarkozy n’est pas en capacité de se présenter pour un second mandat en 2012, Alain Juppé est prêt à se «dévouer». Depuis deux ans, et donc avant même son retour au gouvernement, le maire de Bordeaux prend date. Auprès des Français. Mais surtout au sein de la majorité. En cas d’accident politique majeur du président de la République, ce sera son tour. Que François Fillon ou d’autres, qui rêvent secrètement de pouvoir jouer les éventuels recours, se le tiennent pour dit.

«Tourne». Jeudi sur France 2, Juppé n'a pas résisté au plaisir de titiller son ami «Nicolas» en déclarant qu'il l'aiderait «sans ambiguïté» en 2012. Avant de préciser : «S'il est candidat…» Qui d'autre que lui parmi les responsables UMP ou les ministres peut oser ce genre de fantaisie dont le but est d'instiller le doute ? Certes, dès le lendemain, le patron du Quai d'Orsay a pris soin de surjouer sa loyauté envers Sarkozy, «le bon candidat et le bon président qu'il faut pour la France». Mais, dans sa bouche, ce genre de phrase prononcée avec malice et détachement a presque un effet comique… A 66 ans, l'ancien banni de la droite, condamné en 2004 dans le dossier des emplois fictifs de la mairie de Paris, n'a jamais été aussi populaire.

L'effet Juppé c'est d'abord un puissant effet de contraste avec Sarkozy sur les qualités et la notion d'homme d'Etat. 26% des Français, indique notre s