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Nouvel entrain de sénateurs

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Le socialiste Jean-Pierre Bel a été élu président de la Haute Assemblée samedi. La majorité doit maintenant recomposer les commissions. Et la droite apprendre à être dans l’opposition.
publié le 3 octobre 2011 à 0h00

Le frémissement est devenu basculement puis révolution. Le Sénat est depuis samedi officiellement à gauche, avec l'élection du socialiste Jean-Pierre Bel (lire en page Portrait) comme président (179 voix contre 134 à l'UMP Gérard Larcher et 29 à la centriste Valérie Létard). Mais les changements prennent du temps. Et, s'il a fallu un demi-siècle à la gauche pour forcer les portes du Sénat, il faudra quelques jours pour que ses habitants s'y habituent. Leila Aïchi, nouvelle sénatrice d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), à la garde-robe bariolée, en a fait les frais. «Je me suis rendue dans un bureau avec mon attaché parlementaire qui est un homme plus âgé que moi. La personne qui était là s'est levée pour le saluer, en lui disant "bonjour M. le sénateur." On en a rigolé, mais de manière générale c'est effrayant l'absence de femmes dans l'hémicycle.»

La réforme du Sénat fait partie des priorités. Joël Labbé, sénateur (EE-LV) élu à la faveur d'un déchirement de la droite dans le Morbihan, entend bien apporter un nouveau souffle à la Haute Assemblée : «Je sais que l'ambiance est feutrée ici, mais je ne vais pas changer de personnalité. S'il y a quelque chose dans le débat que je trouve inadmissible, je le dirai haut et fort.» Tout en parlant, il triture ses quatre bagues et recoiffe ses cheveux mi-longs découvrant une boucle d'oreille. Nouveaux élus, nouveaux styles. Et beaucoup d'envie. La plupart savent déjà ce sur quoi ils veulent travailler. Pour Le