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Libération
CHRONIQUE FICTION

Le jour où... Liliane Bettencourt supprimera l'héritage

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Tous les mardis pendant la campagne électorale, Luc Le Vaillant réinvente la politique dans une chronique d'anticipation.
publié le 4 octobre 2011 à 12h09

Ce jour-là, Liliane Bettencourt en termine avec ses brasses quotidiennes, avec une maestria à faire bisquer Laure Manaudou.

Paradant au bord de sa piscine olympique intégrée, elle se sent aussi pétulante qu'une de ces lolitas stylées qui profitent de l'été indien du côté des tennis, île de la Jatte, aussi pétillante qu'une de ces petites «fraîcheurs» de Neuilly qui aguichent ses petits-fils.

Ceux-ci lui en parlent en secret, le soir, sur Facebook, quand leur mère Françoise est de sortie. Liliane les incite à s'en donner à cœur joie, sans crainte de l'avenir, et sans s'outrager des stratégies des coureuses de dot.

Ce qu'elle ne leur dit pas, c'est que de dot, il n'y aura plus et que c'est sans doute ce qui peut leur arriver de mieux.

L'ADN réparé, l'immortalité assurée

Tandis que son majordome, un bel éphèbe originaire des Maldives, lui tend son peignoir siglé L'Oréal, elle rehausse ses pommettes en gaufrette, d'un sourire jubilant.

Elle va tout donner. Tout, jusqu'au dernier centime d'euro.

Et surtout, elle va serrer le kiki à tous ces élus de droite qui ont défilé, échine courbée et sébile tendue, afin de les obliger à changer les lois sur l'héritage. Sinon, elle dit tout.

«Tout, tout, tout, mon roudoudou!» susurre-t-elle à l'oreille du bellâtre en tenue de gymnaste 1900 qui bat des orteils dans l'eau turquoise et qu'elle ne peut s'empêcher d'appeler François-Marie.

Depuis que Miroslav Radman, le biologiste qui a fait une récente couverture du Point, lui a réparé l'ADN et lui promet l'immortalité po