Terra Nova peut légitimement revendiquer la paternité intellectuelle de la primaire en France. Nous en avons élaboré les contours avec Olivier Duhamel (1). Nous avons mené la bataille de conviction politique avec Arnaud Montebourg.
Cette «révolution» politique s’est heurtée à la résistance des gardiens de l’ordre ancien. Ils ne désarment pas malgré le succès annoncé de la primaire. Leur dernier argument en date : la primaire ne serait pas démocratique (2).
Voilà bien un argument extraordinaire ! La primaire est avant tout un approfondissement de notre démocratie représentative. Les citoyens de gauche vont choisir, non pas seulement leur président, mais aussi leur représentant à l’élection présidentielle. C’est un droit démocratique nouveau. Ce choix était réservé à une élite dirigeante dans le secret des alcôves d’appareil. Il s’est élargi aux militants socialistes (en 1995 et 2006), puis désormais aux citoyens. On passe d’une logique d’avant-garde à une logique démocratique.
Pour les gardiens de l’orthodoxie, il s’agit d’une fausse démocratie. Ils avancent trois arguments. «La primaire consacre les sondages et la démocratie d’opinion». Faux. La démocratie d’opinion, c’est le vote sans le débat politique, sur la base des a priori sondagiers. La primaire, c’est aussi une campagne politique qui permet à chacun d’entrer dans le débat de fond et de se faire un avis éclairé. La primaire politise le pays. Elle permet de limiter l’influence de la démocratie d’opinion.
«La primaire renf