François Hollande a proposé le recrutement de 60 000 enseignants sur les cinq prochaines années, prenant ainsi le contre-pied de la saignée des postes et des moyens qui fut la seule constante, en matière de politique éducative, du quinquennat qui s’achève.
Cette proposition, que j’approuve, a suscité, chez beaucoup un certain scepticisme. On l’a caricaturée, en feignant d’ignorer qu’elle s’inscrivait dans un projet d’ensemble ambitieux visant à redonner à notre école l’excellence qu’elle mérite, clé de l’avenir pour nos enfants, pour la croissance économique, pour le rayonnement de la France dans le monde. La doxa économique a une telle force de persuasion que l’on passe pour un dangereux démagogue voire un fou de la dépense publique dès que l’on défend quelque projet d’envergure. Si la rigueur économique doit tuer dans l’œuf tout projet politique, toute générosité, renonçons alors à nos convictions et donnons les clés du pouvoir à Bercy ! La vérité, c’est que le souci de réduire la dette, loin d’interdire toute dépense nouvelle pour l’Education, commande d’y redéployer de nouveaux moyens : les meilleures enquêtes montrent que nous investissons moins que les pays les plus en pointe dans notre enseignement primaire et dans le supérieur, alors que nos élèves sont de plus en plus mal classés dans les comparaisons internationales. A qui fera-t-on croire que l’on ne peut trouver quelques milliards pour l’Education nationale parmi les quelque 95 milliards que représe