La primaire a gagné. François Fillon le reconnaît sans barguigner. «Je pense que c'est un processus moderne qui convient à droite comme à gauche, pour toutes les grandes élections», a-t-il déclaré mercredi à Matignon, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue québécois Jean Charest. Impressionné par le succès des débats socialistes, le Premier ministre n'a pas hésité à parler d'un «événement politique majeur qui concerne l'avenir de notre pays». «Nous aurons intérêt à nous inspirer de ce principe», a confirmé mercredi le ministre de l'Enseignement supérieur, Laurent Wauquiez. Tous les leaders potentiels de l'après-Sarkozy paraissent d'accord sur ce point : après 2012, la question du leadership à droite sera tranchée par les électeurs.
L e changement de ton est radical. Devant les militants UMP réunis salle Gaveau le 25 juin, Fillon ironisait sur ces dirigeants socialistes qui se donnaient rendez-vous au «casino des ambitions personnelles», tandis que le gouvernement affrontait la crise mondiale avec «le courage» et le sens des responsabilités qui le caractérise. Parmi les dirigeants de la majorité, plus personne ne se risque à contester ouvertement le principe d'une désignation du candidat par les militants et sympathisants. Les néogaullistes, eux-mêmes, ont rendu les armes. L'ex-ministre du Logement Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate, reste l'une des rares à s'inquiéter qu'avec ce «hold-u