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Libération
Portrait

De notoriété pudique

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François Hollande. Le favori des sondages sait que, pour se rapprocher des Français, il va devoir se dévoiler.
publié le 8 octobre 2011 à 0h00

Mais qui connaît François Hollande ? Qu'ils l'appellent «François» ou «Hollande», ceux qui l'ont côtoyé, aimé ou combattu en conviennent. L'homme privé échappe à la synthèse. On connaît l'ex-premier secrétaire du PS qui roulait ses camarades dans la farine de ses consensus, le député qui marche dans les pas de Chirac en serrant les mains des Corréziens, le compagnon de Ségolène Royal sommé de quitter le domicile conjugal via l'AFP au soir des législatives suivant la présidentielle ratée de 2007. On a récemment découvert le challenger de la primaire alimenté par la chute de DSK et aminci de 10 kilos grâce à un régime sans fondants au chocolat ni frites. Mais le myope qui sourit derrière ses lunettes reste une énigme. «François aime la liberté, sa liberté ne supporte aucune intrusion, prévient un de ses proches. Il fait spontanément confiance, mais si on le trahit, c'est fini.»

Sourdine. Sa situation de favori de la primaire et, partant, de bien parti pour l'Elysée crée une drôle de déférence et pas mal d'interférences dans son entourage. La plupart de ses amis sont déjà dans l'édification de sa légende présidentielle, louant ses qualités de chef d'Etat. Après avoir été onze ans derrière Delors, qu'il voyait président, et onze derrière Jospin, qu'il voyait aussi à l'Elysée et dont il a été le correspondant au parti, ce serait son heure à lui. «Il a une capacité d'entraînement que je lui ai toujours connue, raconte Mi