Des préaux d’école qui accueillent des adultes endimanchés, des salles des fêtes communales où l’on parle politique, des isoloirs, des urnes et tout l’attirail républicain qui va avec : le premier tour de la primaire socialiste n’aura pas ce parfum si particulier des dimanches d’élection nationale. Mais quand même un peu ! Des milliers, un million de citoyens, peut-être plus, vont se déplacer pour sélectionner le ou la candidat(e) du Parti socialiste à la prochaine présidentielle. Avant un second tour le 16 octobre, sauf énorme surprise. Et il faudrait s’en plaindre. Comme si, en ces temps de crise, il y avait matière à s’inquiéter de cette bouffée salutaire de politique. Comme si, face aux marchés maîtres du jeu, à la toute-puissance de la sphère privée, sur fond d’affaires politico-financières, ce rendez-vous citoyen ne faisait pas du bien. La campagne de la primaire a suscité des débats, et pas seulement télévisés. Aubry, Baylet, Hollande, Montebourg, Royal et Valls, tout en affirmant leurs différences, ont évité le triste spectacle d’une compétition foire d’empoigne. Des personnalités se sont affirmées. Empêtrée dans ses difficultés, la majorité, après avoir moqué la primaire, a fini par l’encenser. Et, à court d’arguments, elle s’est caricaturée en peignant le programme du PS en petit livre rouge, et ses dirigeants en indécrottables irresponsables incapables de gérer le pays. Fadaises. Si la campagne a naturellement donné lieu à quelques évitables embardées démagogiques
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