«Dans cette primaire, elle était forcément la candidate du projet, c'était pour elle que c'était le plus compliqué.» La confidence vient d'un des principaux conseillers de Martine Aubry et résume bien le hiatus dans lequel se trouve la candidate depuis la fin juin. Jouer collectif ou prendre le risque de se dédire.
L'ex-première secrétaire a cependant établi ses priorités. «Je dirai à mes ministres : "Occupez-vous de l'emploi matin, midi et soir"», martèle l'ancienne ministre du Travail. Celle qui promet qu'elle ne sera «ni une mère la rigueur ni une mère la promesse», a ajouté pouvoir d'achat, éducation et sécurité à sa to do list ainsi qu'une loi sur la parité salariale.
«Emplois d’avenir» et «délocaliseur-payeur»
Sur le front de l'emploi, elle a remis au goût du jour les emplois jeunes du gouvernement Jospin, désormais appelés «emplois d'avenir». Le projet du PS en prévoit la création de 300 000 sur le quinquennat, dans les filières du développement durable (notamment le diagnostic thermique et l'isolation des bâtiments, en partenariat avec le BTP) et des services à la personne. La candidate estime qu'il faudra en créer 100 000 dès la première année du quinquennat pour créer un «choc de confiance». A ceux qui l'accusent de recycler une idée désuète et coûteuse, elle réplique que, primo, «c'est dans les vieilles casseroles qu'on fait les meilleures soupes» et, deuzio, que le «contrat de génération»