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Libération
Portrait

La voie du peuple

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Ségolène Royal. Plus posée qu’en 2007, la présidente de Poitou-Charentes vise l’électorat populaire, au risque du populisme.
publié le 8 octobre 2011 à 0h00

Une plongée, même brève, dans le petit univers de Ségolène Royal est une expérience qui peut chambouler votre perception de la primaire socialiste. Juste une illusion, comme l'affirment de contestables sondages la donnant tous out ? Les derniers feux du royalisme qui fonctionne en vase clos, comme le prétendent ses compétiteurs ? Peut-être… Mais l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 déploie une telle énergie pour (se) persuader de sa présence au second tour et continue à susciter une telle ferveur chez ses partisansqu'il serait imprudent de la considérer hors-jeu. Personne d'ailleurs ne s'y risque chez ses adversaires qui ménagent la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes dans la perspective de l'après-9 octobre.

Ce soir-là, à Toulouse où elle est venue tenir meeting, Ségolène Royal n'en démord pas. Loin des micros, elle confie que «le système a choisi son candidat à coup de sondages manipulés». Par qui, dans quel but ? «L'Elysée a tellement fait travailler tous les instituts depuis cinq ans…» lâche-t-elle. Et d'ajouter des sous-entendus sur la supposée faiblesse politique de François Hollande qui serait tout bénéfice pour le pouvoir sarkozyste. Aucun doute non plus chez elle sur l'issue du résultat : «Je sortirai en tête au soir du premier tour, et ce sera un choc pour tous les sachants coupés du peuple comme pour mes concurrents de la primaire.» Tout cela est dit sur un ton calme, les yeux dans les yeux, et sans la