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Portrait

Légitime détente

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Martine Aubry. Facétieuse sous l’exigence extrême, la maire de Lille a conscience qu’elle abandonnerait sa liberté en entrant à l’Elysée.
publié le 8 octobre 2011 à 0h00

Un seul malheureux chevreuil. En partant passer ses vacances au Canada cet été, Martine Aubry voulait se sortir la tête de la primaire. Grands parcs, grands arbres, grands lacs. Plus quelques virées dans les galeries d’art. Mais d’animaux, la maire de Lille n’en a vu que des politiques, québécois, venus se greffer par grappes à ses dîners d’août. La candidate n’a pu s’échapper qu’une matinée, le temps d’apercevoir un chevreuil dans la forêt de la Belle Province, avant de reprendre l’avion. Direction Paris, les socialistes, le scrutin d’octobre et plus loin, peut-être, l’Elysée, dont la fille de Jacques Delors ne rêve pas depuis qu’elle est née.

Ne pas être à 100% dans la politique 100% du temps, ses adversaires de primaire en ont fait sa principale faiblesse. Raillent son «manque d'envie», se répandent sur sa propension à vouloir «tout plaquer» à intervalles réguliers. Mais la maire de Lille, 61 ans, revendique comme une force cette faculté à s'échapper. Pour assister à un concert, avec sa fille, Clémentine, au lendemain de l'arrestation de DSK ou rendre visite à un ami très malade alors que trois interviews étaient déjà calées ce jour-là…

A ses yeux - dont le public a découvert l'étrange vert mordoré à la une de Libération le 20 septembre -, cela ferait même d'elle une meilleure chef de l'Etat. Imprégnée du réel. Pas un robot politique programmé pour la rue du Faubourg-Saint-Honoré depuis des années-lumière. François Mitterrand, référence ultime (et