Il vient de commander un double expresso pour embrayer sur une journée d'interviews. On est au lendemain du deuxième débat de la primaire au cours duquel, il en est persuadé, il a «confirmé» le «surgissement» du premier. Il est en bras de chemise, le coude sur le dossier de sa chaise sous un soleil excessif, quand soudain… BAM ! Un gros bruit sourd venant de la rue fait sursauter de panique toute la terrasse de ce café du XVe arrondissement de Paris. Il bondit. Rien de grave, un pneu qui éclate sur le bitume. En se rasseyant, il plaisante : «En fait, on ne voulait pas la peau d'un candidat à la primaire !»
Non, la tête de Manuel Valls n'est pas mise à prix. Certes, il a encore un peu pétaradé en cette rentrée, en candidat qui s'est chargé de dire toute la vérité, rien que la vérité : promotion d'une «TVA sociale» qui hérisse les autres candidats, critique des emplois d'avenir inclus dans le projet PS, promesse d'affecter 100% de marges de manœuvre budgétaires à la réduction de la dette. Sur son créneau de la droite du PS, l'outsider assumé marque sa différence. Sans appuyer sur le détonateur. C'est même lui qui conseille à ses concurrents de remiser «les phrases pas correctes» au nom de la nécessaire union post-compétition.
Et puis, le PS à l'heure de la primaire lui va si bien. Un parti qui «se déploie, montre toute sa diversité», voilà son genre de beauté, vante celui qui a tant tempêté contre le PS version «synthès