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Libération
Interview

«A Aubry et Hollande de prendre leurs responsabilités»

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Arbitre du second tour de la primaire socialiste, Arnaud Montebourg, arrivé troisième avec 17,2% des voix, pose quatre conditions aux deux candidats.
Arnaud Montebourg. (REUTERS)
par Lilian Alemagna, Vincent Giret, Eric Decouty et Frédéric Stucin, (photo)
publié le 11 octobre 2011 à 0h00
(mis à jour le 11 octobre 2011 à 16h51)

Fort des 17,2 % de voix recueillies au premier tour de la primaire, Arnaud Montebourg a longuement reçu Libération hier. Il porte un regard très critique sur les deux finalistes et pose les conditions de son éventuel soutien à Martine Aubry ou François Hollande.

Dans quel état d’esprit êtes-vous au lendemain de ce premier tour de la primaire ?

J’ai pu proposer aux Français des idées politiques innovantes et des solutions nouvelles de nature à faire bouger la gauche. La société s’est engouffrée dans cette offre politique ! Cette primaire a créé les conditions d’un bouleversement de l’offre politique et d’un PS tombé dans le formol dès les années 90.

Il semble que vous ayez essentiellement pris des voix à Ségolène Royal…

J’en ai pris à beaucoup de gens. Au Modem, aux sarkozystes et à l’extrême droite sur le thème de la corruption. Sur la question de l’industrie et du protectionnisme, j’ai récupéré des électeurs de Royal, du NPA, de Mélenchon, de Chevènement, de l’extrême droite et des gaullistes. Sur l’écologie, ce sont des électeurs d’Europe Ecologie-les Verts ou des radicaux de gauche qui ont voté pour moi. Et beaucoup de socialistes ! Au final, Martine Aubry, qui est première secrétaire du PS, fait 30% ! Quant à François Hollande, il pensait gagner au premier tour… Je les ai mis en minorité et ils sont tous les deux en difficulté.

Avec quinze jours de campagne supplémentaires, auriez-vous pu vous qualifier pour le second tour ?

Oui ! Martine Aubry pouvait être battue. Tout le monde comprend maintenant que Martine Aubry et François Hollande, c’est la même chose. La seule chose qui les distingue, c’est le tempérament. Or, on ne dérange pas 2 millions d’électeurs pour une querelle de tempérament ! Et tous les deux ont e