«François, sois plus tranchant !» conseille l'un.«Mais pas blessant !» suggère l'autre. Tel est le dilemme qui agitait hier l'équipe Hollande après un résultat de premier tour «net mais un peu décevant», selon un député, puisque le favori des sondages est arrivé en tête avec 38,9% des voix, et une avance de plus de huit points sur Martine Aubry. Assez pour se poser en rassembleur, mais insuffisant pour ne compter que sur cet avantage pour l'emporter dimanche.
Puisque le second tour se jouera aussi sur le caractère nécessaire pour battre Nicolas Sarkozy, plusieurs proches de Hollande sont montés au créneau hier lors de réunions internes. Objectif : que leur champion sorte les couteaux, sur le mode fine lame, et ne se laisse plus hacher menu par Aubry sur son présumé profil «gauche molle». Certains estiment que cette attaque a porté dans la dernière ligne droite et permis à la maire de Lille de marquer des points. Et qu'il est urgent «de se montrer plus punchy», selon les mots de la députée Aurélie Filippetti, notamment lors du débat télévisé «crucial» de demain sur France 2 (lire page ci-contre).
Paradoxe. Stéphane Le Foll, Bernard Poignant et Daniel Vaillant, hollandais historiques ont, eux aussi, insisté pour que le candidat soit plus offensif. D'autres, notamment parmi les recrues proches de Dominique Strauss-Kahn, ont plaidé pour que Hollande reste dans ses habits présidentiels de «rassemble