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analyse

Aubry-Hollande: je te déteste, moi non plus

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Entre la fille de Jacques Delors et son fils spirituel, le courant n’est jamais passé.
Martine Aubry et Francois Hollande àLa Rochelle, western France, le 28 août. (REUTERS)
publié le 12 octobre 2011 à 0h00

Il y a des gens comme ça. On se demande pourquoi ils ne s'entendent pas. Mais on sait qu'il n'y a rien à faire. Une cause perdue. Comme ces amis qu'on aimerait réunir autour d'une même table, sans jamais l'avoir fait, certain que l'ambiance sera glaciale, et l'esclandre assuré avant le dessert. François Hollande et Martine Aubry sont des gens comme ça. Ils ne s'aiment pas. Cela se voit. Cela s'entend. Et se sait depuis des années. Pour la maire de Lille, c'est assez simple : François Hollande est lâche, mou, pas travailleur, une vraie savonnette. Un mauvais mot résume les sentiments qu'elle a pour lui : «couilles molles.» Le député de Corrèze est moins cash dans l'expression, mais il ne porte pas plus dans son cœur celle qui lui a succédé à la tête du Parti socialiste. Pour lui, Martine Aubry ment tellement qu'elle finit sincèrement par croire ses mensonges. Trop cassante pour lui, elle a aussi le défaut de faire trop souvent le contraire de ce qu'elle dit.

Il faut paradoxalement prendre un de leur point commun pour comprendre que ces deux-là n’ont pas grand-chose à partager : leur humour. Car Aubry et Hollande, tous leurs proches vous le diront, aiment rire et font rire les autres. Mais tellement différemment ! Elle a l’humour vache. Y compris à ses dépens. Mais surtout contre les autres, sur le mode «si on peut plus se moquer». Ses imitations, par exemple de Ségolène Royal avec sa voix trop haut perchée, sont à mourir de rire. Lui, il rigole et rebondit avec les mo