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grand angle

Chartres, si loin de la primaire…

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Au Salon des artisans, le week-end dernier en Eure-et-Loir, on a beaucoup parlé de la crise, de Marine Le Pen et de DSK. Et si peu de François Hollande et de Martine Aubry.
publié le 13 octobre 2011 à 0h00

Il existe des gens qui ne savent presque rien des joutes socialistes, sont écœurés par la politique, rêvent à Marine Le Pen tout en ruminant la chute de DSK. Arpenter les Artisanales de Chartres (500 exposants, 70 000 visiteurs le week-end dernier), c’est une façon brutale de redescendre de la planète de la primaire à gauche.

En mars, Libération était déjà allé à la rencontre de cette population d'artisans, un des piliers de l'électorat de droite (1). Déception du sarkozysme et tentation du Front national (FN) étaient alors les deux réflexions dominantes dans leurs rangs. Six mois plus tard, après l'affaire DSK, la poursuite de la crise économique et l'élection à gauche, nous sommes retournés prendre le pouls de cette France qui se lève tôt.

«Ecœuré par les politiques»

Si Marine Le Pen s'est faite plus discrète dans les médias ces dernières semaines, elle continue, sous les grandes tentes blanches des Artisanales de Chartres, de représenter pour de nombreux chefs de PME la seule alternative possible. Et le paradoxe de la politique opère toujours, à la fois capable de saturer l'espace médiatique tout en étant totalement absente de la vie de certains citoyens. «Je suis dans le dur tous les jours, je n'ai pas le temps de penser à la politique!» lance, entre deux enjambées, un charpentier.

Mais d'autres ont envie de livrer leurs états d'âme. Comme Martial Chastenet, dont la société - Beauce, prestige, tradition - vend des poêles à chauffer. «On s'en fout des étiquettes de droite ou de ga