Ça commence fort. François Hollande : «Je connais Martine depuis longtemps.» «Je n'étais pas sur tes genoux», corrige Martine Aubry. David Pujadas vient de leur demander si les deux finalistes de la primaire se détestent autant que la presse l'écrit. La maire de Lille reconnaît des relations «amicales et franches». Et Hollande préfère parler de respect «en ce qui [le] concerne».
Elus à l'Elysée, ils pourraient donc nommer l'autre à Matignon, s'enquiert, perfidement, David Pujadas ? «Je pense qu'il faut un Premier ministre plus jeune que moi», dégaine la maire de Lille. «Je suis plus jeune que toi», plaisante Hollande pour qui, cependant, contexte de crise oblige, le choix d'un Premier ministre «n'est pas un arrangement, une combinaison». De fait, à mesure que l'émission avance, l'objectif de Hollande se précise : enfermer Aubry dans le rôle de Première ministre. Technique mais pas politique quand lui s'essaie au parler présidentiel avec ses «grandes causes»et ses «pages d'histoire».
Peut-on vraiment s'attendre à ce que le vaincu du deuxième tour soutienne le vainqueur ? «Dès lundi, nous serons tous unis», assure Aubry, qui entend reprendre son poste de première secrétaire du PS et rappelle qu'à ce titre, c'est elle qui a organisé la «convention d'investiture» du grand pardon, prévue pour le 22 octobre. L'unité, «c'est une évidence et une exigence», confirme Hollande.