Fin avril, dans son bureau de coprésident du Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon avait l'œil taquin en regardant la une de Libération affichant le trio DSK-Aubry-Hollande : «Il en manque un, là ! C'est Montebourg ! Il faut que vous parliez de lui un peu… Il a des choses à dire… Et puis, il travaille un peu pour moi !»
Près de six mois plus tard, le candidat du Front de gauche à la présidentielle voit déjà dans les 455 609 voix récoltées dimanche par Montebourg un bon premier réservoir pour lui en 2012. La preuve aussi que son programme, défendu avec les communistes, trouve un écho dans l'électorat de gauche. «Vous avez aimé Montebourg, vous adorerez Mélenchon !» répète-t-on dans son entourage depuis quatre jours. «Le résultat du vote Montebourg montre que 20% de l'électorat socialiste est disponible à nos idées ! s'enthousiasme Alexis Corbière, secrétaire national du PG. C'est un point d'appui considérable pour nous. On aurait payé pour avoir ce résultat. Et encore, nous avons vocation à mobiliser davantage les catégories populaires…»
Depuis dimanche, Mélenchon le répète à longueur de plateaux et de communiqués : «Montebourg a des positions politiques extrêmement voisines de celles du Front de gauche.» Peu importe que le représentant du PS à la présidentielle s'appelle Martine Aubry ou François Hollande, l'ex-socialiste compte bien, après le député de Saône-et-Loire, mettre sous le nez du vainqueur les mêmes propositio