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Libération

Deux livres, un film et une BD

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publié le 15 octobre 2011 à 0h00

Marcel et Paulette Péju, tous deux collaborateurs réguliers des Temps modernes, avaient rendu, dès l'été 1962, un manuscrit sur le massacre du 17 octobre 61, et les événements qui l'avaient précédé et suivi. François Maspéro l'édita. Mais le livre ne vit pas le jour, pour une raison obscure et impossible à expliquer aujourd'hui : les protagonistes sont tous décédés. Ce manuscrit, heureusement conservé, est enfin publié, avec une mise en perspective de l'historien Gilles Manceron, titrée «la triple occultation d'un massacre».«Trois facteurs ont contribué à la "dissimulation" du massacre, écrit-il : la négation et la dénaturation immédiates de la part de l'Etat français ; la volonté de la gauche institutionnelle que la mémoire de la manifestation de Charonne contre l'OAS recouvre celle de ce drame ; et le souhait des premiers gouvernants de l'Algérie indépendante qu'on ne parle plus d'une mobilisation organisée par des responsables du FLN, devenus des opposants.» Le récit à chaud des Péju et les réflexions de Gilles Manceron aujourd'hui font de ce livre une contribution fondamentale à l'histoire.

Autre document rare, également inestimable : le film de Jacques Panijel, Octobre à Paris, rassemble de nombreux témoignages. Réalisé dans la clandestinité, interdit à sa sortie (en 1962), il sera pour la première fois diffusé en salles, le 19 octobre.

Un recueil des textes de l'époque, rassemblés par l'association Sortir du colonialisme, livr