Martine Aubry a répondu à Libération, vendredi matin, dans le TGV entre Lille et Paris.
Vous et François Hollande, ce ne serait pas «bonnet rose et rose bonnet»…
Nous avons un socle commun évident. C’est d’ailleurs intéressant qu’en cette fin de campagne, chacun reconnaisse qu’il défend le projet socialiste, ce qui n’a pas toujours été le cas. Je m’en réjouis, parce que je pense que, pour réussir contre Nicolas Sarkozy, il faut un Parti socialiste uni, pas de façade, mais sur un projet.
Entre vous, ce serait donc convergences sur le fond et divergences de ton ?
Face à une droite dure et à une crise qui dure, il faudra s’attaquer aux racines du mal. Il faudra une gauche forte : si nous sommes obligés d’intervenir dans les banques, nous le ferons sur des propositions claires. Il faudra entrer au capital et être présent au conseil d’administration. Il faudra fixer des règles sur la non-distribution de dividendes, sur les écarts de rémunération et la limitation des frais pour les Français tant que les banques n’ont pas remboursé.
Là, vous allez plus loin que le projet du Parti socialiste…
C’est la réponse d’aujourd’hui à la nouvelle étape de la crise.
A être trop volontariste, ne risquez-vous pas de susciter une déception si vous êtes élue en mai 2012 ?
Si nous ne faisons pas ça, nous n’avons aucune chance d’en sortir, car les banques continueront à ne plus prêter. Le frein à la croissance, c’est justement l’absence d’encadrement des banques.
Une campagne s’incarne aussi à travers un slogan. Quel sera votre «travailler plus pour gagner plus» ?
Vous verrez ça… pendant la campagne présidentielle. Mais je crois que les Français se méfient des slogans, ils ont compris que la société était complexe. Alors, bien sûr, il faut un message clair. J’affirme qu’il faut redresser la France, son poids et sa voix, mais aussi remettre la justice partout. Mais ce n’est pas un slogan de campagne, ce s