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Libération

Café ou chocolat : la bataille du dessert

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(Dessin Alain Brillon.)
publié le 17 octobre 2011 à 0h00
(mis à jour le 17 octobre 2011 à 14h01)

Arrivés à la pâtisserie, le débat s’était décanté après plusieurs semaines d’effervescence. Ne restaient plus en lice que les partisans du gâteau au café ou du gâteau au chocolat. Tous les autres (fans du baba, gourmands de fraisiers, dingues de la charlotte, ascètes du sablé) s’étaient ralliés.

Ce serait donc café ou chocolat. Mais justement. Comment choisir ?

Café et chocolat avaient chacun ses partisans, qui n’en démordaient pas. A des sourires furtifs, à un tutoiement malgré tout fraternel, on sentait que les deux camps se respectaient - et même se ménageaient. On était entre gens qui sont d’accord sur l’essentiel. Il eût été trop bête que les choses dégénèrent. Mais tout de même, la question devait être traitée comme elle le méritait. Chocolat ou café, le débat s’installa. C’était une question de principe. Ça remontait loin. Aux siècles passés sans doute, peut-être même aux traites négrières, même si personne n’abordait frontalement le sujet. Des contentieux immémoriaux opposaient les uns aux autres, manifestement indéchiffrables aux étrangers, à la famille. On s’échauffait, sous le regard des autres clients, perplexes.

La petite bande s'empara du trottoir. Chacun prenait la parole à tour de rôle. Des arbitres s'instaurèrent : il fallait baliser, fixer des règles à la discussion, qui ne favorisent pas l'un ou l'autre. «Le chocolat, c'est trop sucré», lança un amateur de café. Révolté, documents à l'appui, le clan chocolat démontra que le dosage de sucre était exac