Pour le député (UMP) Patrick Devedjian, l’offensive contre le PS et sa primaire ne peut servir de programme à la majorité.
François Hollande n’est-il pas en mesure de fédérer les antisarkozystes ?
L’antisarkozysme ne fait pas un programme. Le corps électoral est conscient des enjeux de cette élection et de la gravité de la crise. Il ne se contentera pas d’une simple opposition à Sarkozy. C’est vrai, Hollande mord sur le centre. Mais il risque de perdre sur sa gauche.
La primaire est-elle une atteinte à l’esprit de la Ve République, comme dit le chef de l’Etat, ou le processus moderne décrit par Fillon ?
C'est surtout une atteinte à l'esprit de la gauche française ! Pendant cinquante ans, elle a protesté contre la personnalisation du pouvoir du Président. Mitterrand disait que nos institutions étaient dangereuses avant lui et qu'elles le redeviendraient après lui. Il faut saluer ce revirement tardif et radical ! Cela dit, je pense que le système des primaires est conforme à l'esprit de la Ve République.
L’UMP devra donc s’y mettre après 2012 ?
Certainement ! Je pense que les primaires vont se généraliser, et on n’en a pas encore mesuré toutes les conséquences. Le processus est irréversible, il faudra d’ailleurs l’encadrer par la loi afin d’offrir aux citoyens toutes les garanties. Par exemple, sur le fichage ou le financement.
Nicolas Sarkozy doit-il entrer en campagne le plus tard possible ?
Tout le monde a compris qu’il était candidat ! La question de la date de sa déclaration de candidature est secondaire. L’important, pour la droite, c’est d’occuper le terrain avec des réponses fortes aux angoisses des Français. Nous vivons une profonde crise, ni la gauche ni la droite n’apportent de réponse.
La gauche parle d’augmenter les impôts et des parlementaires de la majorité pensent que c’est devenu incontournable…
On est dans la course à l’échalote. C’est un faux débat. Bien sûr, l’impôt est nécessaire