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CHRONIQUE

La terrine est-elle de droite ou de gauche?

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Pendant la campagne présidentielle, Jacky Durand chronique la cuisine politique.
Nicolas Sarkozy au salon de l'agriculture en 2005. (JOEL ROBINE/AFP)
publié le 19 octobre 2011 à 13h08
(mis à jour le 19 octobre 2011 à 13h27)

Une question nous brûle les papilles: la terrine, qu'elle soit campagnarde, forestière, vigneronne, chasseur, pur porc ou mélangée, est-elle de droite ou de gauche ? Pas simple hein? Car voilà un plat très œcuménique tout à la fois pilier du mâchon prolo, nourriture canaille pour bourgeois en goguette, ambianceur gustatif incontournable de buffets de tous horizons. Examinons de plus près la composition de base d'une terrine: il faut du gras et du maigre, c'est aussi simple que la bipolarité en politique.

Appliquons ensuite le postulat suivant: il est plus facile de faire du lard en collant des enveloppes à Neuilly qu'en suant sang et eau à comparer les propositions des différents candidats à la primaire socialiste. Donc dans le cas présent, le gras serait plutôt de droite, le maigre de gauche. La couleur politique de votre terrine dépendra donc l'excès de l'un de ces deux ingrédients.

Halte à la dictature du goût unique

Mettez-y trop de lard, elle sera de droite mais vous serez assez vite écœuré par le côté bling-bling calorique de votre charcutaille. Trop de maigre au contraire vous procurera une texture de gauche mais aussi tristoune qu'un discours de Manuel Valls. Dans un cas comme dans l'autre, vous aurez beau ajouter une crépine façon les mi-bas d'Edouard Balladur et des condiments trouble-fête au vinaigre de Mélenchon (à ne pas confondre avec la sauce brune de la maison Le Pen), votre terrine subira toujours la dictature du goût unique du pâté majoritaire.

Mais alors que faire ? Jouez l'équilibre entre la p