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Libération

Moody’s suspend le crédit de l’Elysée

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La France est placée pour trois mois «sous surveillance», et sa note menacée de dégradation.
Moody's, à New York. (REUTERS)
publié le 19 octobre 2011 à 0h00

Tout un symbole : au premier jour du dernier et plus périlleux débat budgétaire du quinquennat sarkozyste, les marchés financiers s'invitent dans la campagne présidentielle. En annonçant, tard lundi soir, qu'elle se donnait trois mois pour vérifier si la France méritait vraiment son triple A, qui lui permet d'emprunter au meilleur taux, Moody's a fait souffler un vent de suspicion sur la solidité des finances publiques. Contraignant le président sortant qui a fait du maintien de ce «trésor national» le juge de paix ultime de sa politique et le candidat socialiste à s'emparer du débat.

«Les jours qui viennent, on joue notre destin» : hier matin à l'Elysée, au petit-déjeuner de la majorité, Nicolas Sarkozy a choisi de dramatiser la situation. Et donc l'ampleur de sa tâche. «Les décisions que l'on va prendre dans les jours qui viennent vont conditionner l'avenir de l'Europe.» En laissant entendre qu'en cas d'échec du Conseil européen de dimanche la contagion grecque pourrait se propager à toute l'Europe.

«Il y a des mesures à prendre, le gouvernement n’a pas pris les bonnes, il est encore temps qu’il puisse corriger, s’il ne le fait pas, nous le ferons»

, a répondu du tac au tac François Hollande, venu hier matin rencontrer les sénateurs socialistes.

«Cette menace d’une dégradation, a-t-il dit, c’est aussi la sanction d’un échec.»

Rebelote un peu plus tard devant les députés socialistes :

«Il paraît que, dans notre programme, nous aurions déjà dépensé des milliards. Mais, jusqu’à nouvel ordre, les déficits, c’est eux. La dette publique historique, c’est eux !»

Dans son entourage, certain