Arnaud Montebourg n’a pas que des défauts. Il faut d’abord lui reconnaître, puisque c’est la réalité, la paternité politique de la primaire socialiste qui a été un franc succès malgré les dérapages médiocres de l’entre-deux tours, généralement venus du camp Aubry. Terra Nova a porté intellectuellement l’idée, mais c’est Arnaud Montebourg qui s’en est fait l’avocat politique avec une ardeur et une éloquence incontestable. Il a vu juste, alors qu’à l’époque les deux futurs finalistes étaient plus que réticents. Par ailleurs, les croisades enflammées du conseiller général de Saône-et-Loire pour imposer davantage de vertu en politique, y compris au Parti socialiste, sont parfaitement justifiées, même si sa grandiloquence naturelle lui fait régulièrement franchir les bornes : cet avocat ignore la présomption d’innocence. Par ailleurs, tout n’est pas absurde dans son programme économique : si ses solutions sont chimériques, les problèmes qu’il soulève (désindustrialisation, déséquilibre des échanges avec les grands pays émergents) n’ont rien d’imaginaire. Arnaud Montebourg ne manque pas de flair quand il s’agit de déclencher une polémique. Bien souvent, il cristallise un sentiment populaire avec un curieux mélange d’intuition et de démagogie, ce qui, ajouté à sa verve d’orateur, le fait tout naturellement cousiner avec Jean-Luc Mélenchon, même si le candidat du Front de gauche serait plutôt hugolien, alors qu’Arnaud Montebourg a un physique, des manières et un style Saint-Just : l
Arnaud Montebourg, l’opportuniste flamboyant
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par Alain Duhamel
publié le 20 octobre 2011 à 0h00
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