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TRIBUNE

Jeunesse et milieux populaires, grands absents de la primaire

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par Julien Audemard, Doctorant en sciences politiques, université de Montpellier-I et David Gouard, Doctorant en sciences politiques, université de Montpellier-I
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

A bien des égards, la primaire socialiste constitue un événement politique majeur. Il s’agissait d’une première dans la vie politique française, où demeure encore une réticence à l’idée de confier à d’autres qu’aux membres des bureaux nationaux ou aux militants la tâche de choisir les candidats à la magistrature suprême. Cette primaire élargie représentait donc un pari osé. La mobilisation électorale a montré que celui-ci a été réussi. Près de 3 millions de personnes se sont ainsi déplacées dans les bureaux de vote mis à leur disposition par le Parti socialiste. Certains soulignent que cette mobilisation n’a concerné en réalité qu’un peu plus de 6% du corps électoral français. D’un autre côté, la tentation est grande de brandir ce chiffre comme la preuve ultime du succès de l’opération, tant ce type de scrutin fait figure d’exception.

Un premier portrait de la base électorale

Ces résultats se prêtent donc à merveille à la spéculation quant à l’ampleur de la mobilisation suscitée par le PS. Reste à s’interroger sur la nature de cette mobilisation. D’un point de vue sociologique, cette élection s’apparente à un «laboratoire d’analyse» pour comprendre qui sont les électeurs de la primaire. L’événement offre ainsi l’occasion de dresser un premier portrait des bases électorales du Parti socialiste à six mois de l’élection présidentielle. Il était difficile de passer à côté de cette opportunité, notamment à Montpellier, une ville où le PS bénéficie d’un ancrage territorial fort depuis plus de trente ans. Les dimanches 9 et