Certains agitent des panneaux «agence notation, agence de récession» ou se sont collés des autocollants «spécule ta mère», d'autres se sont ligotés dans du cellophane, façon charcuterie. «AAA, on n'est pas des andouillettes!», crient les militants du Front de gauche, dans le hall d'un immeuble haussmanien du VIIIe arrondissement, où l'agence Moody's a ses bureaux. Au milieu du happening, Jean-Luc Mélenchon menace le grand méchant de la notation qui vient de placer, pour trois mois, la France sous surveillance. «L'agence Moody's prétend surveiller la France. Le peuple français l'informe qu'il surveille Moody's», lance-t-il. Depuis l'été, ce vocabulaire fabriqué par Moody's, Fitch et autre Standard & Poor's est entré dans la bouche des politiques mais aussi des leaders syndicaux. «Triple A, triple Z», «c'est Sarkozy qui est dégradé», entend-on. Florilège de ces détournements plus ou moins subtils.
Triple A pour l'éducation
Voilà quinze jours dans son dernier meeting d'avant premier tour, Martine Aubry, candidate à la primaire, rêvait, face à la cure de rigueur prescrite par le gouvernement, d'un projet socialiste en forme