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Les paradoxes du bleu nation

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Avec «Dégage!», Pierre Marcelle s'invite pendant la campagne présidentielle au gré de l'actualité.
publié le 21 octobre 2011 à 17h27

Pour en finir avec l'infantilisation des sportifs de haut-niveau, il y a encore du boulot. Après les footeux de 2010, sales gosses, certes, mais aussi un peu muslims du côté du point de corner et surtout grévistes de compétition, nos amis rugbymen se révèlent eux aussi vigoureux contestataires de l'autorité encadreuse. L'actualité d'une finale de coupe du monde, dimanche, nous invite à visiter de quelle manière.

Soit Jo Maso, inamovible manager de la sélection nationale, obtenant mercredi par tirage au sort le droit de choisir la couleur du maillot de ses joueurs (étant entendu que le voisinage du bleu d'«Allez les bleus» et du noir néo-zélandais a été prohibé par les télés diffuseuses, pour le confort visuel des arbitres et des téléspectateurs.) Sans en référer en rien à ses joueurs, Maso, qui doit avoir oublié que le rugby est un sport de combat -et professionnel de surcroît- décida de laisser à ses hôtes le privilège de porter en tunique ce noir emblématique sans lequel le XV des All Blacks ne serait plus tout à fait ce qu'il est, dans les mythologies de l'ovalie. Son anachronique invocation d'un hypothétique «fair play» n'eut pas l'heur de plaire aux joueurs, peu enclins à honorer l'adversaire avant même d'en découdre, et cependant appelés à jouer en blanc après avoir gagné le toss.

On les comprend. Mettez-vous à leur place, aussi! Depuis le temps que le gros Douillet et le petit Copé, le Front national et la Droite populaire, les bassinent avec le respect du drapeau, de l