Son placement en garde à vue ne l’a pas surpris. Jean-Christophe Lagarde, commissaire divisionnaire à Lille interrogé depuis hier matin par l’IGPN, la police des polices, l’avait même annoncé à ses hommes jeudi dernier. Dans ce dossier judiciaire qui agite la métropole de Lille depuis quelques semaines, les chefs d’entreprise côtoient des proxénètes, un indic, un avocat de renom, des prostituées, et désormais un policier de haut rang.
Mais l'affaire devrait connaître d'autres prolongements. Les enquêteurs qui s'intéressent aux relations entretenues par Dominique Strauss-Kahn avec des acteurs de l'affaire (lire page ci-contre) cherchent désormais à établir les contreparties dont certains protagonistes auraient pu bénéficier.
Investigations en toute discrétion. D'après le parquet de Lille, l'enquête débute en févier 2011 après que la police a reçu des «renseignements» sur des hôtels lillois abritant un réseau de prostitution. Une instruction judiciaire est alors ouverte pour proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment. Au sein de la PJ lilloise, une cellule de trois enquêteurs est chargée de l'affaire. A l'époque, une discrétion extrême entoure leur travail, alimentant aujourd'hui les fantasmes sur la véritable origine des investigations. «Il se murmure dans les milieux policiers que l'enquête pourrait découler de l'affaire Neyret», indique une source policière, faisant référence au numéro 2 de la PJ de Ly