Dans le ciel dégagé de François Hollande subsiste un nuage noir : la fédération socialiste de l’Hérault. Qui menace à tout instant de déverser ses eaux saumâtres sur sa campagne présidentielle et alimente les divisions au PS.
Dans ce département, où Georges Frêche (décédé en 2010) a régné durant plus de trente ans, le candidat à l’Elysée compte un allié : Robert Navarro. Hollande en a fait son mandataire dans la région et l’a intégré dans son équipe, en lui confiant le secteur des transports. Navarro pourrait pourtant inciter à la prudence : sénateur, vice-président de la région Languedoc-Roussillon et homme de réseaux, il fait l’objet d’une plainte pour «abus de confiance» déposée par le PS dès mars. Avant cette procédure, il avait été exclu du PS avec une cinquantaine d’autres socialistes pour avoir figuré sur les listes dissidentes de Frêche aux régionales.
Factures douteuses. Placée sous tutelle, la fédération de l'Hérault a fait l'objet d'un examen de ses finances et de ses mœurs. D'où il est ressorti que Navarro, son patron de 2008 à 2010, avait pris ses aises : billets d'avion remboursés par le Parlement européen puis la fédération PS, déplacements à Marrakech et en Europe de l'Est payés pour lui, ses amis voire sa famille, non-reversement de cotisations, factures de travaux douteuses, etc. Sans oublier cette anecdotique mais croustillante affaire dite des pizzas : entre 25 000 et 42 000 euros de facture pour un établissement jouxtant les locaux de la f