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Analyse

Eva Joly, la conquête de l’espace

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La candidate écologiste affine sa stratégie pour 2012 et tente d’exister face à François Hollande.
Eva Joly, lors d'une conférence de presse à Marseille, le 10 juin (Jean-Paul Pelissier / Reuters)
publié le 27 octobre 2011 à 0h00

Coucou, revoilà Eva Joly. Après un moment de flottement en septembre et le rouleau compresseur de la primaire PS, la candidate écologiste à la présidentielle sort du bois. Mardi, elle attaque bille en tête le candidat fraîchement intronisé par les socialistes, en invitant François Hollande à venir à Fukushima. «Lorsqu'on a vu ce que j'ai vu à Fukushima, on ne peut pas ne pas comprendre qu'il faut sortir du nucléaire», a déclaré la responsable écologiste, qui revenait d'un séjour au Japon. Cette offensive n'arrive pas par hasard. «Le paysage politique est dégagé», estime Stéphane Sitbon, son codirecteur de campagne. Pour qui, «entre la radicalité has been de Mélenchon et le pragmatisme gestionnaire de Hollande», il s'agit pour Joly de porter une alternative crédible, «une nouvelle gauche autour de l'écologie». Le profil du candidat PS laisse plus d'espace à l'eurodéputée, jugent ses proches. «Hollande développe un discours social-démocrate classique, l'écologie sera un chapitre dans son programme. Il sera plus facile pour Eva de se démarquer de lui que d'Aubry. Et Mélenchon est identifié comme un rouge, pas un vert», estime le député Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) François de Rugy. Reste à convaincre les électeurs «que non seulement elle a un espace, mais une stratégie pour l'occuper», explique Daniel Cohn-Bendit. Oscillant entre 5% et 8% d'intentions de vote dans les sondages, la candidate est crédité