Révolution démocratique dans le monde arabe, montées des intégrismes, crises monétaires, délocalisation de l'emploi, parité homme femme, civisme contre corruption, régulation versus liberté, gestion de l'énergie, gouvernance des biens communs, Europe introuvable… Autant de sujets qui font l'actualité au quotidien. Autant d'interrogations qui remettent au cœur de la réflexion le concept de frontières et la nécessité de s'en saisir pour imaginer l'avenir du monde dans lequel nos enfants vivront. Frontière est un nom féminin issu du substantif front. La frontière constitue la limite d'un territoire et en détermine l'étendue. Nouvelles frontières renvoie au dépassement des limites données, tout en accréditant leur nécessité. Dans le contexte mondial, la frontière est soumise à une attraction double et contradictoire de dévaluation et de réévaluation. La chute du Mur avait permis d'espérer un monde où les hommes et les idées circuleraient librement. Erreur ! Depuis 1989 une production continue de frontières nouvelles s'est enclenchée : plus de 26 000 kilomètres de nouveaux tracés internationaux et à peu près autant de rectifications. En fait de libre circulation, ce sont les capitaux et l'ultralibéralisme («Greed is great», professait le boursicoteur Gekko dans le film Wall Street) qui furent les grands gagnants de ce mouvement. Avec en prime la crise mondiale. Pour se protéger de cette déferlante, la tentation est grande d'élever de nouveaux murs. Comment disti