Adoncques, jeudi soir, le retour du show télé présidentiel, concocté sur mesures avec réalisateur et passeurs de plats choisis (par l'hôte élyséen, ça va sans dire), sur TF1 et sur F2, sur F2 et sur TF1, pour faire bon poids et profus audimat. Tout en récurrentes embrouilles et répétitifs enfumages, le?maître des lieux parlait, parlait, parlait, tordant comme à l'accoutumée le bras à la syntaxe et le cou au réel, et de sa propagandiste logorrhée, rien ne saillait qui fût susceptible de nous faire seulement hausser un sourcil.
Jusqu'à ça: «Quand vous regardez la série récente, là, les Borgia...».
Soudain, par la magie du mot «série», ressuscita, sous le petit Napoléon travaillant doublement du fenestron, son troublant rapport à la chose culturelle, au demeurant moins bling-bling que con-con. Défilèrent pêle-mêle les souvenirs des Mireille Mathieu et Doc Gynéco, en ces temps où Jean-Marie Bigard visitait au Vatican et avec son mentor un autre Monsieur Tout Blanc; et les fantômes de la Princesse de Clèves, de Zadig et de Voltaire, et du sémiologue Roland Barthes reconverti en joueur de foot en même temps que confondu avec Fabien Barthès.
Je dis ça, je dis rien. Que ce mec, Sarkozy, ait des goût de chiottes et soit, à propos de la chose littéraire, d'une ignorance crasse, ne sera pas la cause directe de la perte de son sacré Triple A. Qu'il prétende se refaire la cerise sondagière en revendiquant (ou en laissant?échapper, ce qui revient au même) l'aveu de son