Qu'il le veuille ou non, Nicolas Sarkozy est entré en campagne jeudi soir. Les téléspectateurs ne s'y sont pas trompés, qui étaient près de 12 millions (6,9 millions sur TF1 et 5 millions sur France 2, selon Médiamétrie) à suivre l'émission spéciale dont il était l'invité. Après le succès des débats de la primaire socialiste, notamment le face-à-face Hollande-Aubry qui avait attiré 5,9 millions de téléspectateurs sur France 2 le 12 octobre, l'intérêt croissant des Français pour la prochaine présidentielle ne se dément pas. Et, quoi qu'en dise Alain Juppé, qui expliquait laborieusement vendredi que Nicolas Sarkozy s'exprimait «en président de la République conscient de ses responsabilités» et pas du tout «en candidat», la campagne est ouverte.

Contre-offensive. François Hollande non plus ne s'y est pas trompé qui, dès vendredi après-midi, répliquait aux attaques du chef de l'Etat sur les retraites ou les 35 heures, en expliquant dans le Monde que Sarkozy avait «la mémoire longue pour les autres et courte sur lui-même». Et le candidat socialiste a poursuivi sa contre-offensive au journal de 20 heures sur France 2, dont il était l'invité : «Si je suis, en mai prochain, en situation de succéder à Nicolas Sarkozy - et c'est bien mon objectif -, je vais hériter de 500 milliards d'euros de dette supplémentaires, de 75 milliards de cadeaux fiscaux, et d'une très faible croissance.» Une stratégie de campag