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Libération
chronique

Et si l'union monétaire européenne n'était pas une si bonne idée?

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Chaque lundi, l'économiste Alexandre Delaigue pose une question économique qui fâche politiquement.
publié le 31 octobre 2011 à 12h37

Pour rendre intelligible une réalité complexe, nous avons tendance à nous reposer sur des récits, des histoires respectant un schéma préétabli, fait d'intentions, de causalités, de morales. Pour la crise européenne, le récit dominant, encore répété par Nicolas Sarkozy jeudi dernier, par Jean-Claude Trichet (dans une interview au Monde), et par la quasi-totalité des commentateurs après l'accord de mercredi dernier, est le suivant. Les gouvernements des pays en difficulté ont agi de manière irresponsable, gérant mal les finances publiques, refusant de mener les réformes structurelles pour préserver leur compétitivité. Les marchés financiers profitent de la situation pour mener des attaques spéculatives contre l'Europe, causant les crises successives. Les problèmes bancaires sont une conséquence secondaire de cette situation.

Ceux qui sont punis sont ceux qui ont péché

La solution à la crise, dès lors, imposerait avant tout de rétablir les finances publiques des pays en difficulté par des plans d'austérité budgétaire; pour la Grèce, irrécupérable, cela passe par des allégements de dette pour la rendre tolérable. De monter contre les attaques des marchés financiers un fonds suffisamment doté pour arrêter les attaques spéculatives, le FESF. A plus long terme, il faudrait réformer les institutions de l'Union européenne pour exercer un contrôle bien plus grand sur