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TRIBUNE

Atome : pas de réduction molle !

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par Pascal Husting, Directeur général de Greenpeace France
publié le 2 novembre 2011 à 0h00

Le débat sur l’avenir du nucléaire est au cœur des négociations entre Europe Ecologie-les Verts et le Parti socialiste qui reprennent aujourd’hui même. Il en est malheureusement devenu l’otage. Nous ne pouvons que nous réjouir que la place du nucléaire en France soit évoquée à longueur de débats, et que la sortie du nucléaire soit enfin envisagée comme une hypothèse crédible. Mais quel message ressort des dissensions entre le PS et EELV ? Que l’atome serait une obsession des écologistes. Que les socialistes ne sont pas des «écolos». Qu’Eva Joly rassemblant moins de 5% des intentions de vote, François Hollande n’aurait aucun intérêt ni aucune obligation à se plier à ses revendications. Que, tôt au tard, les candidats du parti écologiste auront besoin des socialistes pour obtenir des circonscriptions, et qu’ils finiront donc par se rallier au PS, accord sur la sortie du nucléaire ou pas. Qu’en s’entêtant sur cette question, les Verts pourraient porter la responsabilité d’une éventuelle défaite de la gauche.

Mais quitte à construire un programme sur des enquêtes d’opinion, François Hollande devrait prêter attention à celles, nombreuses, réalisées sur les questions énergétiques. En rejetant l’idée d’une sortie du nucléaire, le candidat socialiste ne se coupe pas seulement des électeurs potentiels d’Eva Joly. Il méprise aussi 77% des Français ou 85% des sympathisants socialistes qui y sont favorables.

François Hollande se veut le candidat du rassemblement, mais sur le nucléaire, il