Une majorité atterrée, une opposition sans voix : le coup de poker du Premier ministre grec a plongé la classe politique française dans l'embarras. Les dirigeants de l'UMP n'avaient pas de mots assez durs pour dénoncer l'«irresponsabilité» de Georges Papandréou, tandis que les leaders du PS s'abstenaient prudemment de prendre position. Aux marges de l'échiquier politique, l'extrême droite et la gauche de la gauche ont en revanche fêté la promesse d'une sanction du peuple contre les «technocrates» européens.
Péripétie. Mis devant le fait accompli, Nicolas Sarkozy a vu s'effondrer le bel édifice qu'il avait célébré jeudi soir lors de son interview télévisée. «On a pris des décisions importantes qui ont évité la catastrophe. […] C'est la totalité de la zone euro qui risquait en cascade d'être emportée», avait-il expliqué jeudi, au lendemain du sommet de Bruxelles. Huit jours après ce «succès», le sommet du G20 à Cannes devait offrir à partir de demain à Sarkozy une occasion de se mettre en scène dans le rôle du capitaine à sang-froid, capable de tenir la barre dans la tempête mondiale. Bien mieux que le socialiste corrézien inexpérimenté qui prétend lui disputer l'Elysée…
L'initiative de Georges Papandréou a tout bouleversé. L'accord de Bruxelles prend des allures de péripétie sans lendemain. Contrairement à ce qu'avaient espéré Paris et Berlin, les Etats de la zone euro n'arrivent pas à Cannes avec le «plan global» qu