Dans son excellent "Petit traité des sauces" (ed. Le Sureau, 2011); Olivier Gaudant nous explique que la sauce hollandaise, cousine de la béarnaise, a des origines très confuses. "Beaucoup y voient une sauce que les huguenots français emportèrent avec eux en Hollande, lors de leur exode au XVIIe siècle, écrit-il en citant également "Le Vieux cuisinier françois" de La Varenne (1721) où l'on trouve "une sauce douce accompagnant les asperges, qui ressemble curieusement à la sauce hollandaise".
Quoi qu'il soit, on peut estimer qu'en politique la sauce hollandaise a véritablement pris le 16 octobre, au second tour des primaires socialistes. Dans le numéro de Elle daté du 28 octobre, Valérie Trierweiler rend un vibrant hommage à son gâte-sauce de compagnon qui "a réussi ce tour de force de réunir tous les ennemis d'hier. Ca m'épate, il m'épate!", s'exclame-t-elle.
Lier les tendances dures et molles
Cela dit, il faut raison gardée après un tel succès car la sauce hollandaise est une préparation instable et fragile. Elle appartient en effet à cette catégorie savoureuse mais casse-gueule dite des “émulsions” qui consiste à mélanger ensemble deux éléments liquides non miscibles (qui d'ordinaire ne mélangent pas ou mal, ici le beurre fondu et le jus de citron) grâce à un agent émulsifiant, ici le jaune d'oeuf.
Au Parti socialiste, la tâche de l'émulsifiant Hollande pour lier les tendances dures et molles de la gauche tout au long des six mois à venir n'est pas