Menu
Libération
CHRONIQUE

Le difficile équilibrisme de la sauce hollandaise

Article réservé aux abonnés
Pendant la campagne présidentielle, Jacky Durand chronique la cuisine politique.
Francois Hollande, le 22 octobre, lors de l'investiture socialiste (REUTERS)
publié le 3 novembre 2011 à 12h48

Dans son excellent "Petit traité des sauces" (ed. Le Sureau, 2011); Olivier Gaudant nous explique que la sauce hollandaise, cousine de la béarnaise, a des origines très confuses. "Beaucoup y voient une sauce que les huguenots français emportèrent avec eux en Hollande, lors de leur exode au XVIIe siècle, écrit-il en citant également "Le Vieux cuisinier françois" de La Varenne (1721) où l'on trouve "une sauce douce accompagnant les asperges, qui ressemble curieusement à la sauce hollandaise".

Quoi qu'il soit, on peut estimer qu'en politique la sauce hollandaise a véritablement pris le 16 octobre, au second tour des primaires socialistes. Dans le numéro de Elle daté du 28 octobre, Valérie Trierweiler rend un vibrant hommage à son gâte-sauce de compagnon qui "a réussi ce tour de force de réunir tous les ennemis d'hier. Ca m'épate, il m'épate!", s'exclame-t-elle.

Lier les tendances dures et molles

Cela dit, il faut raison gardée après un tel succès car la sauce hollandaise est une préparation instable et fragile. Elle appartient en effet à cette catégorie savoureuse mais casse-gueule dite des “émulsions” qui consiste à mélanger ensemble deux éléments liquides non miscibles (qui d'ordinaire ne mélangent pas ou mal, ici le beurre fondu et le jus de citron) grâce à un agent émulsifiant, ici le jaune d'oeuf.

Au Parti socialiste, la tâche de l'émulsifiant Hollande pour lier les tendances dures et molles de la gauche tout au long des six mois à venir n'est pas