Le coup de théâtre grec pousse les députés de la majorité à un réexamen de leurs convictions européennes. Mercredi, à l'Assemblée nationale, François Fillon les a invités «à tirer tous ensemble les enseignements politiques de cette crise et prendre les décisions qui s'imposent sur l'organisation de l'Union européenne».
Ancien militant du non au traité de Maastricht - qui posait en 1992 les conditions du passage à la monnaie unique -, le Premier ministre a prévenu que chacun devrait «assumer ses responsabilités» en acceptant notamment les «abandons de souveraineté» qu'entraîneraient le renforcement de l'intégration européenne et la mutualisation des dettes européennes. Dans l'hémicycle, cette évocation d'un abandon de souveraineté nationale n'a pas suscité d'émoi visible sur les bancs de droite, ni d'ailleurs sur ceux du Parti socialiste. Dans un réflexe quasi pavlovien, l'ultrasouverainiste Jacques Myard (UMP) a été l'un des rares à protester bruyamment.
«Acuité». «Cette crise me rend fédéraliste, confiait sa collègue Valérie Rosso-Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, dans les couloirs du Palais Bourbon. L'Europe se construit par les crises, si celle-ci nous aide à avancer vers plus d'intégration et de démocratie, c'est la bonne nouvelle.» Selon le député UMP Sébastien Huygue, «tous les élus ressentent avec acuité qu'il faut avancer». Il a regretté que l'Union européenne ne soit pas réellement «