Razzy Hammadi, secrétaire national du PS chargé des services publics, revient de trois jours à Berlin où il a rencontré des économistes du SPD allemand et des Jusos (jeunes socialistes allemands). Il analyse, pour Libération, les enjeux politiques du G20 et de la crise de l'Euro.
L'accélération des crises de l'euro et de l'Europe ne prend-elle pas le PS de court?
Au contraire, nous sommes plutôt à l'aise sur la ligne du PS. Lorsqu'on demande que la Banque centrale européenne soit plus démocratique et mise au service de la croissance, tout est dit. Idem lorsqu'on évoque un redressement des comptes publics indissociable d'une politique de croissance. Là dessus, nous sommes d'accord avec le SPD et les autres partis sociaux démocrates. Entre ceux qui, notamment à gauche, disent: «La dette n'existe pas» pas et la droite qui ne fait que rajouter de l'austérité à l'austérité, la troisième voie que nous défendons est la seule crédible...
... Et pas les propositions du «directoire» incarné par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel?
Avec leur potion amère et la seule rigueur comme credo, ils ne font que reprendre le slogan de Thatcher: «There is no alternative». Or, pour rétablir les comptes publics et relancer la croissance, il faut une BCE qui a le pouvoir d'emprunter, de racheter la dette et de diffuser de la monnaie. Mais aussi une politique d'investissements massifs, notamment dans les grandes infrastructures.