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Libération
CHRONIQUE «APHORISME»

Hollande grand timonier du rêve

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Chaque vendredi, Edouard Launet analyse un aphorisme politique. Aujourd'hui, le candidat PS en réenchanteur de la société française.
François Hollande au marché d'Arles, le 1er octobre. (REUTERS)
publié le 4 novembre 2011 à 11h45

Aphorisme, subs. masc. Proposition résumant à l'aide de mots peu nombreux, mais significatifs et faciles à mémoriser, l'essentiel d'une théorie, d'une doctrine, d'une question scientifique.

«Les gens veulent que leur histoire leur ressemble, ou qu'elle ressemble à leur rêve» a lancé François Hollande lors de son discours d'investiture à la Halle Freyssinet, le 22 octobre. Le candidat PS au casse-pipe a immédiatement dévoilé sa source: Charles de Gaulle. Car, désormais le grand Charles, celui de la reconstruction d'après-guerre, celui de l'atome et de l'Etat-providence, est régulièrement invoqué par la gauche lorsqu'il s'agit de donner un peu de profondeur de champ aux discours sur la Nation. Après tout, Nicolas Sarkozy lui-même s'est mis à citer Jaurès. Et, probablement, le temps n'est pas loin où Kropotkine sera l'un des inspirateurs de Claude Guéant. A ce dernier, nous proposons une première formule clé en main : «Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent.»

Marivaudage et vachettes

François Hollande, donc, a fait sienne l'idée que les Français ne seraient pas fâchés si leur histoire se mettait à ressembler à leur rêve. Et à quoi rêvent-ils, à quoi rêvons-nous ? Eh bien à pas grand-chose en ce moment, en tout cas à rien de très excitant, et c'est là un problème de taille. Car si la France se mettait à ressembler à nos rêves dès le printemps 2012, elle prendrait subitement la forme d'un vaste parking jonché d'épaves de 4L et de DS. Le dépu