«On a peur», souffle Marie-Thérèse, 69 ans. «On ne comprend pas très bien cette crise grecque, mais on voit notre porte-monnaie et on a peur.» A Hem, le G20 de Cannes paraît pourtant bien loin. En face de la mairie, on papote, entre copines, le sac de courses aux pieds, sur le parking du supermarché. Il tient lieu de place du village, dans cette ville qui n'en a pas, bâtie comme elle l'est, tout en longueur. Il est midi, ce vendredi, des retraités profitent de l'heure creuse pour remplir leur frigo et charger le coffre de la voiture.
Raymonde, mamie flingueuse
C'est peut-être l'effet du ticket de caisse tout juste payé, mais les questions sur la crise grecque virent au règlement de comptes, l'euro en ligne de mire. Dans le rôle de la mamie flingueuse, Raymonde, 68 ans, retraitée des 3 Suisses. «On en a jusque là ! On aurait mieux fait de rester comme on était avant, plutôt que de mettre tout le monde dans le même sac!» Avant quoi ? «Avant l'euro ! Tout a augmenté, le coût de la vie n'a jamais été aussi cher.» Marie-Thérèse approuve: «Moi, l'euro, c'est les prix multipliés par quatre. Et s'il y a une baisse des retraites à cause de la crise?»
Inquiétude encore chez Marion, 27 ans, employée. «L'euro est en train de tout rendre difficile. Ca fait peur pour la France. Et si on perd un de nos trois A, notre dette va encore augmenter...» Elle plaint les Grecs, elle est l'une des rares. Chantal, 49 ans, infirmière dans le privé : «Il ne faut pas qu'ils