Nicolas Sarkozy est ainsi fait que pire est la situation, mieux il se porte. Ce G20, sous présidence française, s’annonçait comme un cauchemar. Le chef de l’Etat s’apprêtait à accueillir les pays les plus riches de la planète au Palais des festivals de Cannes avec une grenade grecque dans les mains, prête à exploser. En clair, se présenter en position d’extrême fragilité politique face à ses partenaires chinois et américains. Tout ce que Sarkozy déteste. Pourtant, deux jours plus tard, le Président quitte Cannes avec quelques raisons d’être content de lui.
«Sérieux». Bien sûr, la crise européenne reste entière. Et, plus grave, la zone euro n'a pas réussi à boucler le financement de son Fonds européen de stabilité financière, qui doit jouer le rôle de pare-feu. En revanche, avec Angela Merkel, il peut se prévaloir d'avoir tordu le bras à Georges Papandréou pour lui faire renoncer à son projet de référendum. Et donc d'avoir sauvé la zone d'euro d'un possible risque d'explosion. Il a fait placer l'Italie de son ami Berlusconi sous contrôle de l'UE et du FMI. Et, pour soigner les progressistes de son électorat, il a obtenu que le projet de taxe sur les transactions financières (lire ci-dessous) soit bien inscrit dans le communiqué final du G20. Enfin, Nicolas Sarkozy a attiré Barack Obama aux JT vendredi soir, espérant l'entendre le féliciter de son «leadership pendant cette crise», pour reprendre les mots d'Obama. Pas si mal pour un cauchemar…