Jean-Noël Guérini a du souffle. Donné pour mort politiquement depuis des mois, le président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône affiche ces jours-ci une mine réjouie, répète qu'il ne démissionnera ni de ses mandats ni de son parti. Qu'il compte bien «mourir socialiste». Et qu'en attendant il va déballer à son tour sur ceux qui le somment de s'en aller. Il a commencé par s'en prendre jeudi au député (UMP) Renaud Muselier, qu'il soupçonne d'être à l'origine de ses ennuis judiciaires et qui vient de publier un livre intitulé le Système Guérini (1).
Lors d'un point presse, le sénateur socialiste - mis en examen, notamment pour «association de malfaiteurs» - a ainsi saisi un dossier au milieu des chapelets, médaille de Lourdes et autres babioles qui encombrent son bureau, l'a ouvert, cérémonieux, pour brandir un article de journal de l'île Maurice qui évoque des investissements réalisés là-bas par Renaud Muselier.
Discret. L'affaire avait été révélée par le Canard enchaîné l'an dernier. Ses débuts remontent à 2005. Cette année-là, le gouvernement Raffarin ayant démissionné en février, Renaud Muselier cesse d'être secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. Il doit se remettre au travail civil. Sa famille possède une clinique marseillaise réputée, mais il veut se diversifier. Il imagine construire un complexe de luxe sur l'île Maurice, où il s'est rendu quelques mois plus tôt, fin octobre 2004, en tant que secrétaire