L'ex-ministre du Budget des deux premiers gouvernements Raffarin, Alain Lambert, s'est mué, au fil du quinquennat de Nicolas Sarkozy, en pourfendeur du chef de l'Etat. Sur son compte Twitter, ce sexagénaire, féru de nouvelles technologies, multiplie les attaques contre celui à qui il n'a jamais pardonné le Fouquet's. Porte-parole autoproclamé d'une droite qui rêve d'un autre candidat en 2012, il vient d'annoncer sa candidature aux législatives dans la 2e circonscription de Paris, celle que se disputent Rachida Dati et François Fillon. Pour Alain Lambert, le spectacle que donne la droite dans la capitale est une illustration de l'agonie du sarkozysme.
Vous avez participé à la première campagne de Sarkozy. Comment vous êtes-vous transformé, sur les réseaux sociaux, en héros de l’antisarkozysme?
Je me sens jeune dans ma tête, malgré mon âge qui s'avance [65 ans, ndlr]. J'aime les technologies et Twitter est mon agora. Il me permet de m'exprimer avec humour, sans contraintes protocolaires. J'ai considéré en 2007 que Sarkozy était exceptionnel dans sa génération. Habité par une énergie vitale qui le rendait capable de relever tous les défis, il était à mes yeux, de très loin, celui qui avait le plus fort potentiel réformateur. Mais, à l'instant même de son élection, Nicolas Sarkozy a perdu le fil de son histoire et donc de la réforme. Il s'est abandonné à la satisfaction de lui-même. Il n'a pas acquis le corpus éthique et moral qui sublime les dirigeants et leur permet de voir plus loin, de se placer au-dessus de la mêlée.
Ne prône-t-il pas la politique de rigueur que vous réclamez ?
Certes. Mais, à six mois de l’élection, c’est un peu tard. Il doit emprunter exact